La gynécomastie
Qu’est ce qu’une gynécomastie?
La gynécomastie se définit comme l’hypertrophie de la poitrine, ou hypertrophie mammaire chez l’homme (photo adobe buste homme). Elle est très fréquente et toucherait presque un homme sur deux.
Il existe plusieurs grades de gynécomastie :
Grade 1 : augmentation modérée du volume mammaire sans excès cutané. (Dans certains cas, elle pourra régresser spontanément, sinon à traiter par exérèse chirurgicale simple avec une incision discrète péri-aréolaire). Dans ce cas, à l’examen clinique, on retrouve chez l’homme ayant une gynécomastie, une masse dense parfois douloureuse située derrière l’aréole
Grade 2 : augmentation mammaire modérée avec excès cutané
Grade 3 : augmentation importante du volume mammaire avec excès cutané et ptose mammaire
Les 2 derniers grades, peuvent être traités par exérèse glandulaire, liposuccion et parfois résection cutanée en cas de peau relâchée (à éviter chez le jeune patient à peau tonique)
Une prise en charge du contrôle du poids sera nécessaire, avant et après l’opération. Le profil psychologique avec un trouble de l’image corporelle souvent très marqué.
Une mammographie sera prescrite, pour apprécier l’importance du tissu graisseux et de la glande. En cas de gynécomastie unilatérale, un examen testiculaire est systématique. Un bilan endocrinien sera également envisagé, pour éliminer une cause hormonale ou médicamenteuse : le traitement sera alors médical.
L’intervention de gynécomastie est réalisée en chirurgie ambulatoire, sans hospitalisation. Elle est devenue très maîtrisée et donne un taux de satisfaction très élevé. Elle est généralement définitive et les récidives sont exceptionnelles.
Le chirurgien réalise une infiltration au sérum physiologique avec de l’adrénaline, permettant une lipoaspiration plus douce, avec moins de saignements. Les incisions sont très discrètes, les canules faisant 3 à 4 mm de calibre.
En cas d’adipomastie : La liposuccion est le traitement de choix. Elle va ainsi faciliter l’ablation de la glande mammaire.
En cas d’adipo-gynecomastie, la liposuccion est réalisée dans le premier temps et permettra de faciliter l’ablation de la glande mammaire. Celle–ci est enlevée par une incision esthétique semi- aréolaire, qui restera très discrète comme pour les augmentations par prothèses mammaires chez la femme. Elle est systématiquement envoyée à l’histologie (pour analyse), pour éliminer toute tumeur maligne du sein (Éventualité très faible chez l’homme).
En cas d’adiposo-gynécomastie importante de l’adolescent, avec un excès de peau, on évitera de faire des résections cutanées en première intention, car la tonicité de la peau à cet âge doit permettre une bonne rétraction.
Chez l’homme adulte, une réduction de la peau est parfois nécessaire, quand il existe une véritable ptose mammaire. On retrouve des techniques similaires au traitement de la ptose mammaire chez la femme.
On finit l’intervention, en injectant dans la zone opérée, un anesthésiant de longue durée, ce qui permettra un réveil indolore. Les drains ne sont pas systématiques.
Un vêtement compressif est mis en place à porter 2 à 3 semaines. Le lever est précoce, avec des mouvements des bras limités. Les douleurs sont modérées, à type de courbatures pendant 24 à 48h et des antalgiques sont prescrits. Des bleus et de l’œdème sont habituels et vont se résorber dans les semaines qui suivent. La contention va accélérer le résultat et la peau va se rétracter sur le muscle pectoral, pour redessiner un joli buste. Des massages peuvent également être bénéfiques, pour diminuer l’œdème. Les cicatrices de liposuccion et hémi aréolaire sont souvent minimes et s’estomperont avec le temps. (Environ 1 an)
L’arrêt du sport est conseillé pendant 3 à 4 semaines. Un arrêt de travail est parfois nécessaire, en cas de « métier physique ».
Les complications sont rares : Hématomes à évacuer, épanchements séreux à ponctionner, trouble transitoire de la sensibilité de l’aréole, lipoaspiration insuffisante imposant une retouche, nécrose aréolaire rarissime due à une résection trop radicale.
Le contrôle du poids est important, pour conserver le résultat en cas de surpoids ou d’obésité.
La récidive de la gynécomastie est rare. Elle peut être secondaire à une résection glandulaire ou une liposuccion insuffisante, à un dysfonctionnement hormonal, une prise de poids surtout en cas d’adipomastie (d’ où l’importance du contrôle du poids en cas d’adipomastie).
Dans certains cas, la gynécomastie est prise en charge par l’assurance maladie. Selon les critères de la nomenclature, il faut « une gynécomastie installée et après un bilan endocrinien. « Une entente préalable » n’est pas nécessaire (les photographies pré-opératoires et l’examen histologique de la glande mammaire enlevée, tiendront lieu de justificatifs).
La prise en charge n’est pas possible, en cas d’absence de glande excédentaire et un devis est établi, hors nomenclature, comme tout geste de chirurgie esthétique.